L’Ecomodernisme, c’est quoi ?
Fondamentalement, les fondateurs de l’Ecomodernisme considèrent que les humains, avec leurs savoirs, leur méthode scientifique, leurs compétences technologiques et sociales appliquées avec sagesse, pourraient améliorer la condition humaine, mais aussi, permettre la stabilisation du réchauffement climatique et la protection de la nature.
Mais comment réconcilier le progrès humain et la protection des milieux « naturels » ?
En découplant systématiquement tout ce qui permet la progression de la liberté et du bien-être humain des impacts délétères sur le milieu naturel et ensuite en utilisant les ressources de la raison, de la science et de la technologie pour améliorer plus encore la protection et l’embellissement du milieu perçu comme naturel.
Pour permettre ce découplage, la densification, la concentration et l’augmentation du rendement au mètre carré des activités humaines sera stratégique. ll faudra concentrer raisonnablement l’habitat, les cultures, les zones industrielles, culturelles et de production énergétique dans des surfaces plus mesurées et plus agréables pour libérer des territoires où nous pourrons créer des réserves naturelles de plus en plus nombreuses, vastes, diverses, accessibles et harmonieuses.
Les meilleures sources d’énergie seront donc celles qui présentent à la fois le plus de densité énergétique, de disponibilité universelle et le moins d’impacts délétères objectifs sur les hommes et les milieux naturels.
Il n’est donc pas question d’opposer et de devoir choisir entre le progrès du bien-être humain et du bien-être de la « Nature » mais de les réconcilier par la science, la technologie, la sagesse, le dialogue tolérant et la bonne gouvernance démocratique en créant des cercles de synergies vertueux entre le progrès de l’humanité toute entière et l’amélioration quantitative et qualitative des milieux considérés naturels de notre biosphère.
La définition de ce qui est naturel est toujours subjective et présente souvent une composante esthétique et romantique. Des phénomènes naturels ne sont pas foncièrement bons et peuvent provoquer beaucoup de souffrances humaines et animales. La notion de nature ne doit pas devenir un nouveau dieu, une nouvelle idole, un nouveau dogme, un nouveau prétexte justifiant l’instauration par ses nouveaux prophètes de nouveaux régimes totalitaires broyant la liberté et le bien-être des personnes.
Même si beaucoup de progrès humains sont encore nécessaires, l’Humanité a prospéré au cours des deux siècles passés. L’espérance de vie moyenne est passée de 30 à 70 ans, la sécurité, la liberté, l’éducation, le bien-être ont spectaculairement augmentés alors que l’extrême pauvreté dans le monde a fortement reculé. Mais l’accroissement de la population et l’augmentation de la production, de la consommation et de la pollution ont augmentés l’impact global de l’activité humaine sur les milieux « naturels ». Un des impacts délétères le mieux connu et objectivé est l’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère à l’origine d’un réchauffement climatique.
Si l’hypocrisie est mise de côté, nous savons que la grande majorité de l’humanité ne voudra renoncer ni à la majorité de son confort actuel, ni aux gains potentiels de qualité de vie offerts par le progrès humain. La solution de moins de bien-être humain pour plus de bien-être de la « Nature » est une théorie dangereuse qui va produire de la souffrance humaine, un recul de la prospérité, des frustrations, des tensions puis des guerres avec secondairement un recul majeur des politiques de protection de la nature.
Seuls les pays prospères, pacifiés, éduqués et développés ont les moyens de se préoccuper de l’harmonie, de la beauté et de l’équilibre des milieux considérés naturels. Par exemple ces pays augmentent l’éducation des filles et diminuent leur croissance démographique, ces pays commencent déjà ce découplage entre progrès humain et pollution des milieux « naturels ».
Nous pouvons faire progresser le bonheur humain et beaucoup mieux protéger notre biosphère si nous faisons un effort durable d'imagination scientifique, démocratique et humaniste pour découpler croissance du bien-être humain et altération des milieux considérés naturels, en nous méfiant toujours des simplismes dogmatiques à courte vue.
Voici le manifeste écomoderniste original en anglais avec la liste de ses rédacteurs puis sa traduction en français
Comments